lundi 6 avril 2009

Curling… ou le jeu de galet

Par Paul Foisy

En ce début de printemps, alors que se déroulait le championnat provincial de curling mixte à Sorel la semaine dernière, il serait intéressant de vous présenter le livre de Pierre Richard sur l’histoire du curling au Québec.

Le livre de Pierre Richard, intitulé Curling… ou jeu de galet, a été publié chez L’Harmattan en 2007. Dans cet ouvrage exceptionnel, M. Richard trace le portrait du développent de ce sport depuis près de 200 ans. À ma connaissance, il s’agit du premier volume couvrant toute l’histoire d’un sport au Québec. Véritable travail de moine, le livre est abondamment illustré et présente de nombreux tableaux.


Partant du début, avec la fondation du Montreal Curling Club en 1807, l’auteur fait découvrir les origines de ce jeu écossais et le développement de son aspect compétitif au fil des décennies au Québec. Pratiqué largement par les membres de la communauté anglophone du Québec, l’historien démontre de quelle façon les francophones se sont approprié ce sport. Il résume le tout en conclusion :

« Si les Canadiens français accusent un retard qu’ils ne combleront qu’à la toute fin des années 1970, c’est qu’ils ne réussissent pas à se créer avant 1925 un premier lieu identitaire comme ce fut le cas avec le club Jacques-Cartier de Québec. À Montréal, au début du siècle, on ne pouvait compter sur un bassin suffisant de curleurs francophones afin de se doter d’un club bien à soi. Il faudra attendre la fin des années 1950 avant d’y parvenir. Et pourquoi les Canadiens français se retrouvaient-ils en si faible nombre dans ce sport au début du XXe siècle? Le mécanisme très rigide de la sélection par cooptation n’aura permis de faire entrer dans les clubs que quelques francophones intimement liés à la bourgeoisie anglo-britannique de Montréal et de Québec. Les Canadiens français ont essuyé une discrimination, un favoritisme qui n’a pris fin qu’avec le déclin du curling amorcé au cours des années 1960 et la mise au rencart de ce monde de sélection. Sans lieu d’appartenance dans une ville comme Montréal, le curling était condamné à une progression très lente chez ces derniers. Toutefois, avec une seconde vague d’industrialisation, le sport allait établir de nouveaux foyers majoritairement francophones en province. Enfin, l’ouverture envers la masse des adeptes, la création de la Fédération québécoise de curling en 1976 et sa structure sur une base régionale marquent sans contredit le moment de l’appropriation du sport par les francophones. » p.301.


Pour tous ceux qui s’intéressent à ce sport ou qui veulent en connaître plus sur l’histoire du sport au Québec, cet ouvrage demeure un jalon essentiel de notre historiographie sportive.

Bravo!

Richard, Pierre. Curling… ou jeu de galet. L’Harmattan, 2007, 344 pages.

Pierre Richard a publié quelques articles sur l’histoire du curling sur le site de Curling-Québec.
http://www.curling-quebec.qc.ca/index.asp?id=76

Site de L'Harmattan:
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=24589

Source de l'illustration:
http://www.collectionscanada.gc.ca/curling/024005-3000-f.html

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Bilan du siècle

8 avril 1952 Élimination des Bruins de Boston sur un but spectaculaire de Maurice Richard

La série demi-finale qui oppose le Canadien de Montréal aux Bruins de Boston nécessite la tenue d'une septième et décisive partie. C'est l'ailier droit Maurice Richard qui tranchera le débat en marquant un des buts les plus spectaculaires de l'histoire de hockey.


En deuxième période, Richard, victime d'un coup de bâton à la tête, s'affaisse sur la patinoire inconscient. Forcé de retraiter au vestiaire, il revient au jeu en troisième période alors que le pointage est égal, 1 à 1. Avec moins de quatre minutes à jouer, il capte une passe du défenseur Émile Bouchard et effectue une montée en territoire des Bruins. Après avoir contourné le défenseur Bill Quackenbush, il bifurque devant la cage des Bruins et loge la rondelle derrière le gardien «Sugar» Jim Henry, un exploit qui est salué par une vibrante ovation du public montréalais. Richard dira à ce sujet après la rencontre : «J'ai compté ce but par instinct. Je ne me rappelle pas de rien, sauf la formidable ovation de la foule. Mes jambes étaient solides, mais j'étais complètement étourdi. Je n'ai pas eu connaissance de mon but.» Billy Reay marquera un troisième but pour le Canadien avant la fin de la partie, mais dans la presse du lendemain il n'y en aura que pour le filet de Richard que plusieurs observateurs qualifient de plus beau de l'histoire de la Ligue nationale de hockey.

Photo: http://www.spelten.com/mauricerichard/rocket.htm

9 avril 1935 Conquête de la coupe Stanley par les Maroons de Montréal

Les Maroons de Montréal remportent la deuxième coupe Stanley de leur histoire en défaisant les Maple Leafs de Toronto 4-1. Avant cette joute décisive, les deux équipes avaient remporté une partie chacune.

Au cours des premières rondes des séries, les Maroons ont éliminé les Rangers de New York et les Black Hawks de Chicago au terme de parties âprement disputées. La série contre Chicago, prévue pour deux parties au total des buts, s'est même terminée sur le filet victorieux de Larry Northcott en temps supplémentaire. Lors de la finale, les Maroons et les Maple Leafs se partagent les deux premières rencontres (3-2 et 1-3), avant que les Montréalais ne gagnent la dernière partie 4 à 1 devant 13 000 de leurs partisans réunis au Forum de Montréal. En plus du gardien Alex Connell, qui brille en faisant face à 24 rondelles, Jimmy Ward, Larry Northcott, Cy Wentworth et Gus Marker se signalent en marquant les buts des vainqueurs. L'entraîneur des Maroons est Tommy Gorman.

Source : Bilan du siècle/Université de Sherbrooke
http://bilan.usherbrooke.ca/

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Éphémérides sportives
Recueillies par Daniel Papillon

Il y a 100 ans…

Une foule immense les acclamera
Barré et Décarie établiront assurément de nouveaux records, lundi soir.


Le 19 avril à l’aréna - Plus le jour de la rencontre approche, plus il est question de ce match fameux, appelé à illustrer une fois de plus nos deux gloires nationales, Horace Barré et Hector Décarie.

Hector Décarie

On ne parle en effet que de ce concours futur auquel assistera sans aucun doute, l’une des foules les plus importantes que nous ayons encore vues à Montréal.

Nous avons maintenant l’assurance que plusieurs centaines d’Américains viendront ici la semaine prochaine expressément pour être témoins des exploits fameux qu’accompliront lundi soir prochain, les deux célèbres hercules.

(…) Si nous avons un conseil à donner c’est celui de ne pas engager un sou sur le résultat très problématique du match.

(…) Nous l’avons déjà dit et nous le répétons : ce concours sera le plus passionnant et le plus exceptionnel de tous ceux que nous ayons encore eu depuis une quinzaine d’années.

La Patrie, lundi le 12 avril 1909, p.2

Photo d'Hector Décarie:
http://www.geocities.com/chez_caro1/decarie.html


Il y a 50 ans…

Dave Hilton remporte facilement son 2e combat aux dépens de G. Leroux

Après avoir conquis l’an passé tous les amateurs de boxe de la Vieille Capitale, le robuste et adroit Dave Hilton vient d’enthousiasmer à leur tour les fervents du noble art de la métropole où il a remporté hier soir, une victoire très nette aux dépens de Garry Leroux, à l’issue de leur combat de six reprises disputé sur l’arène du Mont St-Louis. Malgré un handicap de près de cinq livres (134-129¬½) et le désavantage non moins grand de croiser les gants contre un adversaire évoluant habituellement dans la catégorie des poids-légers, le jeune poids-plume de Cap-Rouge qui vient seulement d’atteindre son 18e printemps, s’est magnifiquement comporté devant Leroux dont les coups désordonnés et ses bonds rageurs ne réussirent pas à départir Hilton de son calme qui lui permit de contre-attaquer sans répit et avec une étonnante précision chaque fois que son rival tentait de conclure ses attaques.

(…) Désireux de nous rendre dompte des progrès accomplis par Dave Hilton depuis l’an dernier, nous étions un spectateur attentif au bord de l’arène du Mont St-Louis en compagnie d’un groupe de québécois qui ont fait également le voyage, dont le promoteur Georges Trudel et le Cap. Bouchard qui ont profité de leur bref séjour dans la métropole pour entreprendre des négociations en vue d’une réunion de boxe qu’ils espèrent monter sous peu à Québec, et au cours de laquelle il ne sera pas impossible de voir Dave Hilton se confronter avec le champion poids-plume du Canada, Gerry Simpson.


L’Action Catholique, mardi le 7 avril 1959, p.12.

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