dimanche 21 février 2010

Robert Rousseau, athlète olympique

Par Paul Foisy

Depuis sa création en 1991, le Temple de la renommée des sports du Québec a accueilli plusieurs athlètes olympiques. Puisque pendant un grand nombre d'années les hockeyeurs professionnels n'étaient pas admis aux Jeux olympiques, il y a peu de joueurs de hockey olympiens qui sont membres du Temple de la renommée des sports du Québec. Outre France St-Louis et Raymond Bourque, il y a également Robert Rousseau, bien connu comme étant un joueur des Canadiens de Montréal. Voyons un peu son odyssée olympique.

Il y a cinquante ans, le hockeyeur Robert Rousseau, intronisé au Temple de la renommée des sports du Québec en 2007, participait au tournoi olympique de Squaw Valley. Cela se déroulait en 1960, alors que le jeune Bobby était considéré comme un des meilleurs joueurs juniors au pays.


Robert Rousseau avec le Canadien jr.

Alors qu’il jouait pour le Canadien jr de Brockville, il reçoit un appel de Sam Pollock qui l’informe que sa présence est requise avec les Dutchman de Kitchener/Waterloo, l’équipe qui représentera le Canada aux Jeux olympiques de 1960. Après la présence de cette équipe aux Jeux de Cortina d’Ampezzo en 1956, c’est la deuxième fois que cette formation représente le Canada aux Jeux olympiques.

Le 31 janvier, Les « Dutchies » prennent la direction de la Californie en autobus nolisé. Avant de se rendre à Squaw Valley, le site des Jeux olympiques, la formation doit livrer sept parties d’exhibition l’opposant à des équipes de l’Ouest canadien. Dès son arrivée en Californie, Robert Rousseau témoigne de son voyage dans les pages du Clairon: « Ici tout est de première classe. Nous sommes enfin arrivés à destination jeudi soir vers minuit. J’étais très fatigué car nous avons voyagé toute la journée, de huit heures du matin et sur ce, neuf heures dans les montagnes. […] Nous entreprenons dès aujourd’hui un entraînement rigoureux. »

Équipe Canada 1960. Robert Rousseau, 2e à gauche de la première rangée.

Lors du tournoi préliminaire, le Canada remporte trois victoires. Lors de la deuxième partie, Robert Rousseau s’illustre avec quatre buts dans une victoire de 19 à 0 sur le Japon.

Les six pays finalistes de la ronde des médailles doivent jouer cinq parties. Le 22 février, le Canada prend la mesure de l’Allemagne 12 à 0. Deux jours plus tard, une victoire de 4 à 0 face à la Tchécoslovaquie permet au Canada de se hisser au premier rang avec les États-Unis. Ces deux équipes s’affrontent le 25 février dans un stade rempli à craquer.

L'Action Catholique, 26 février 1960 p. 11. Collection BAnQ.

Robert Rousseau commente sa partie : « J’ai été dans la mêlée à 5 reprises dans les deux premières périodes, et j’ai eu une couple de chances de compter. Pour ce qui est de la troisième période, j’étais sur le banc et je priais pour que nous gagnions, mais ce fut en vain. » La foule américaine, en liesse, célèbre cette victoire inattendue de 2 à 1. Cette défaite du Canada est suivie par une victoire sur la Suède et sur l’Union Soviétique par la marque de 8 à 5.

Avec quatre victoires et une défaite, le Canada doit se contenter de la médaille d’argent, alors que les Américains, invaincus, remportent l’or. Après l’obtention de la médaille de bronze en 1956, une onde de choc traverse à nouveau le Canada qui n’est plus la puissance de « l’Univers » en hockey sur glace…

Robert Rousseau. Hockey Canada 1962.
Robert Rousseau revient du pays avec une fiche de 5 buts et 4 passes. Dans l’avion du retour, l’entraîneur Bobby Bauer lui dit qu’il connaîtra une belle carrière chez les professionnels. Encore aujourd’hui, le joueur à la retraite se demande le sens de cette remarque alors qu’il a été cloué sur le banc lors des moments les plus déterminants du tournoi.

Mais une médaille olympique, c’est tout de même grandiose. Le 14 mai, les Maskoutains participent à la « Journée Robert Rousseau ».

Proclamation de la "Journée Robert Rousseau".

Cet événement, rappelant les beaux jours de Gérard Côté, débute par une parade dans les rues de la ville. À l’Hôtel de Ville, le maire Lafontaine lui remet les clés de la ville et Robert signe son nom dans le livre d’or de la municipalité.

Devant sa famille, Robert Rousseau signe le livre d'or de la Ville de Saint-Hyacinthe.

La journée se poursuit par un banquet privé au Club de golf de Saint-Hyacinthe. Puis, en soirée, plusieurs centaines de Maskoutains se rendent au Manège militaire où une danse populaire y est donnée en l’honneur du médaillé olympique.

Robert Rousseau pose avec les cadeaux reçus lors de la "Journée Robert Rousseau" du 14 mai 1960.



Après son odyssé olympique, Robert Rousseau connaîtra une belle carrière dans la Ligue Nationale de hockey. Avec les Canadiens de 1960 à 1970, il est le 20e meilleur pointeur avec 200 buts et 522 points en 643 matches en saisons régulières. Il a participé à quatre conquêtes de la coupe Stanley et fut nommé au sein de la deuxième équipe d’étoiles en 1965-66.

L'auteur désire remercier M. Robert Rousseau pour sa précieuse collaboration. Les photos proviennent de la collection personnelle de Robert Rousseau.


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